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  • Photo du rédacteurRaluca Belandry

La caresse électrique dans un château inexistant

Lire Gracq, des passages comme celui-ci et s'enfoncer, doucement, mollement, âprement, dans la forêt des signes. En redemander, sentir la connivence entre peau et esprit, le frottement et la gêne, l'attente d'une jouissance qui ne vient pas, sinon visiter quelques fantômes illisibles, irreprésentables : condition d'un esprit en alerte.



"... avec la paix convaincante des âmes. Leur cœur bondissait dans leur poitrine et la limite même de leurs forces parut maintenant toute proche - ils surent qu'aucun d'eux n'ouvrirait la bouche et ne proposerait de revenir en arrière - leurs yeux étincelèrent d'une joie barbare. Au-delà de la vie et de la mort maintenant ils se regardèrent pour la première fois avec des lèvres scellées, ils sondèrent les ténèbres de leurs cœurs au travers de leurs yeux transparents avec de brisantes délices - leurs âmes se touchèrent en une caresse électrique.


Et il leur sembla que la mort dût les atteindre non pas quand les abîmes ondulant sous eux réclamaient leur proie, mais quand les lentilles de leurs regards braqués - plus féroces que les miroirs d'Archimède - les consumeraient dans la convergence d'une dévorante communion."




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