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Editeur : les défricheurs

Collection : les fondateurs

70 pages, format 2.7 x  20.3

12 €

Le grand inquisiteur

D.H. Lawrence sous le regard
de Raluca Belandry

C’est une expérience étrange que d’analyser la réaction d’un lecteur à un livre sur plusieurs années. Je me souviens combien je fus fasciné et incrédule lorsque je lus pour la première fois Les Frères Karamazov, en 1913. Et je me souviens de Middleton Murry me dire : « Toute la clé de Dostoïevski est évidemment dans cette histoire de Grand Inquisiteur. » Et à moi de lui répondre : « Pourquoi donc ? Cela ne vaut rien pour moi ! »

Ainsi commence l'essai que D.H. Lawrence compose, à la demande de son ami Kotelianski, pour préfacer la traduction que ce dernier fait de l'extraordinaire chapitre "Le grand inquisiteur" des Frères Karamazov.  

C'est la confrontation, à quelques décades d'intervalle, de deux génies marginaux, de deux visions - l'occidentale, marquée par le catholicisme et la russe, empreinte d'orthodoxie. A travers la dichotomie entre le "pain" terrestre et le "pain" céleste, se pose la question de la liberté associée à celle de la soumission de l'individu au sein du groupe. En réalité, la question posée par Dostoïevski, et reprise par Lawrence, est la question politique par excellence :

Que faire de ces "millions et dizaines de milliers de millions d'êtres qui n'auront pas la force de dédaigner le pain de la terre pour le pain du ciel ?"

Dostoïevski provoque les esprits, quand, en usant de la figure tourmentée d'Ivan Karamazov, il visite l'étrange histoire du Grand Inquisiteur. Ce dernier offre une solution à ce problème : "Nulle science ne leur donnera du pain tant qu'ils demeureront libres, mais il finiront pas déposer leur liberté à nos pieds et ils diront : Asservissez-nous plutôt, mais donnez-nous à manger ! "

Raluca Belandry nous propose d'examiner l'ère de grande fragilité dans laquelle entre aujourd'hui l'espèce humaine, à l'aune du regard de D. H Lawrence : dans l'exercice de sa liberté, quelles sont les limites de l'homme ? nous demande l'auteur dans ce texte critique inédit, écrit peu avant sa mort en 1930. DH Lawrence y aborde cette question sous l'angle d'un christianisme auquel l'homme est "comme un cheval harnaché à une charge impossible à tirer". Rendant Jésus "inadéquat" inadapté à une nature humaine structurée par ses faiblesses, un socle trilogique de besoins qui l'empêche d'être libre : Miracle, Mystère et Autorité. Qu'en sera-t-il au 21ème siècle ?

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