Raluca Belandry
Pierres et berceaux, Cécile A. Holdban
J'ai rencontré Cécile par une journée brûlante de juin de cette année, à Vicq-sur-Breuilh, parmi les livres, les hortensias et les pierres du château murmurant. Nous nous connaissions d'avant, de vue et d'écho, mais ce fut aussi grâce à un ami lointain, Étienne Beaulieu, que nous avons pu nous rapprocher. Pour découvrir, si étonnamment, tout ce qui nous relie : cette vieille part d'Europe mélangée de traditions, de nature primaire, de tribulations. La Hongrie, la Transylvanie.

C'est d'une traite que j'ai lu ce délicat fascicule de poésie, Pierres et berceaux, qui m'a immédiatement projetée dans un ailleurs que je connais bien. Un espace - réel ou rêvé - de l'autre Europe, une Mitteleuropa aux origines boisées où la poète renoue avec les évocations de l'enfance. Un souffle romantique transverse ce territoire revisité, fait d'apparitions, de souvenances, d'envols. Cela, sous le regard de l'adulte qui l'a traversé, depuis, pour se retrouver dans le pays d'une autre langue : le pays d'accueil de sa poésie.
J'ai entendu des rires, des éclats, des refrains murmurés, des bruissements, des gazouillis. J'ai vu des oiseaux, des chevaux de conte. J'ai senti des caresses maternelles d'une douceur chaude et rassurante. J'ai accompagné l'étendue imagée de ce court voyage et j'ai souhaité qu'il ne s'arrête plus.
Je crois bien, oui, que ces poèmes m'ont bercée, comme les contes qui nous bercent en nous émerveillant.
"A présent,
c'est dans mes mains
que je construis les maisons
comme les forêts, elles grandissent, s'assombrissent
je les sème directement
dans les veines."
R.B.
- Pierres et berceaux, Cécile A. Holdban
éd. Potentille