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  • Photo du rédacteurRaluca Belandry

Nul retour


"La plus timide habitait les lacs et les forêts,

De la famille de celles qui appelaient et attiraient

Vêtue d’ondes vibrionnant,

Docilement cachée au fond des grottes froides.

Sous la pâleur de sa joue gauche

Se cachait son sort.


Souvent, à l’approche de l’hiver,

Le tremblement de sa jambe de poupée

Retenait l’avancée de la glace sur la surface

Ovale de l’écran merveilleux.


Oréade rêvait.


Le bouquet de ses poumons jaillissait

Comme des lys féroces dardant

Leurs pistils comme des langues

Odorant l’absence des paroles,

Ces vaines larmes humaines, interdites

À ses lèvres saignantes.


Celle-ci se laissait coudre lentement

La bouche opale pour le caprice d’une reine.


L’attente faisait tourner sa joue vers

L’accouchante montagne, traversant

Dans le soupçon océan, la rumeur

De mugissements sourds, trompeurs,

Comme le miroir vide

D’un corps sans étreinte.


La cicatrice du sourire rejoignit celle de la voix.


Echoréade naissait.


Pour le silence. "


R.B.



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