Le Baiser
Le vent souffle doucement dans le sable de leur manteau vaporeux.
Une épaule de craie et de sel protège la joue de la femme, soutenue par la main de l’homme dont le visage tourné s’y dévoue.
Habillée de roses et de pensées acidulées, entourée de bleuets piquant ses cheveux roux, pommette effleurée par une étoile blanche, elle se laisse embrasser. Les paupières devenues papillons, elle n’est déjà plus là, le rêve l’a emportée. Ses lèvres se posent sur la branche calme du silence. Demeurent les mains aux doigts fins allongés pour accompagner ou repousser le vol serein, ne pas se laisser absolument engloutir, mais voyager.
Penché sur elle, il avoue, somnambule, l’immensité brûlante du désir, leur lumière conjuguée, reconnaissant.
Le lit de sable, envahi de spirales, s’arrondit, se gonfle, les encercle. Une nouvelle rivière suinte en creux. Dans leur coquille dorée, ils recréent les traces, les courbes et les visages de leur histoire. Suivent trois nuits de fête secrète pour les étoiles sucrées qui pleuvent sur leur étreinte.
Le baiser a le goût laiteux du marzipan.
